L’idée est partie des parents d’élèves : réaliser des boîtes à bonheur riches en surprise afin de les redistribuer aux personnes en difficulté à Noël. Une initiative qui fait chaud au cœur et qui a fédéré tous
les élèves ainsi que les parents et enseignants de l’école.
« Les enfants ont contribué à rendre Noël, un jour si particulier, meilleur pour les personnes qui en ont besoin », précise Karine Haslener, directrice de l’école du Village. « Ils sont partis d’une boîte à chaussure qu’ils devaient garnir de petits cadeaux ». Et le projet a été accueilli à bras ouverts ! « Ils étaient très motivés ! », poursuit Séverine Hélin, éducatrice et bénévole au Secours Populaire. Début novembre, les enseignants et les enfants ont alors dressé une liste de cadeaux à mettre dans les boîtes. « Par exemple, Il fallait quelque chose de bon, quelque chose de chaud… Ils pouvaient également décorer les boîtes à
volonté ». Pour un homme, pour une femme, pour une famille ou un enfant : les élèves ont même pensé à l’indiquer. « Chaque élève y a mis du sien. Certains ont même fait des dessins, d’autres écrit un petit mot, parfois les deux. Un tel engouement, c’est réconfortant. » Savon, plaid, bonnet, écharpe, serviette de toilette, confiseries et autres chocolats étaient au rendez-vous ! Il n’y avait aucune obligation et pourtant la grande majorité a joué le jeu. « Noël, c’est un moment joyeux, alors si on peut, c’est normal de les aider et de leur redonner le sourire », raconte Lucie, élève de CE2.
En décembre, Hervé, bénévole au Secours Populaire, est donc passé dans les classes pour récupérer les boîtes à bonheur, expliquer les actions du Secours Populaire et définir le rôle d’un bénévole. « En agissant ainsi, vous êtes vous aussi des bénévoles », leur a-t-il dit. Très réceptifs, les enfants ont également posé beaucoup de questions comme « est-ce que les boîtes vont seulement être redistribuées aux personnes dans la rue ? Ou encore « est-ce qu’ils l’ouvriront le jour de Noël ? » et « est-ce qu’il y aura une boîte par personne ou non ? ». Hervé leur fait comprendre que les personnes aidées sont très surprises et émues de recevoir un cadeau et qu’en fonction du nombre de boîte, le Secours Populaire les redistribuera par personne ou par famille, aussi bien pour les personnes sans domicile fixe pour personnes en grande précarité.« En général, lorsqu’ils reçoivent une aide, c’est un panier avec des choses que l’on voit ou des chèques cadeaux pour acheter de l’alimentaire, mais là, c’est emballé ! De même, savoir que ce sont les
enfants qui les ont préparés, ajoute beaucoup d’émotion ». Une première édition qui remporte un vif succès et qui prendra certainement de l’ampleur au fil des années ! « Ca fait bizarre de faire des cadeaux à des personnes que l’on ne connaît pas et de se dire que c’est peut-être le seul cadeau qu’ils auront. Mais
j’étais content de le faire, car je savais que les gens qui auraient ma boîte seraient heureux », conclut Isaac, élève.
Rencontre avec …
« Je suis bénévole au Secours Populaire depuis un an. J’avais envie d’aider les gens qui étaient dans le besoin. Comme je travaille beaucoup, ce n’est pas forcément évident mais il y a beaucoup d’actions qui se déroulent le week-end. Cela me permet donc d’agir en dehors du temps de travail. Aider les autres, c’est ancré en moi. Vous savez, quand je fais les maraudes, simplement le fait de discuter ou même de sourire aux personnes, ça fait toute la différence. Alors non, je n’imagine même pas ma vie autrement. On a la sensation d’être utile, que la vie a un sens. L’idée des boîtes à bonheur est partie des parents d’élèves. Nous étions tous conquis. Ils ont donc cherché une association qui était dans la possibilité de récupérer toutes les boîtes. J’ai alors demandé à Hervé, bénévole également au Secours Populaire, s’il était possible de venir les chercher à l’école et de sensibiliser les enfants à la solidarité et aux actions de l’association. Il a immédiatement accepté. Ce qu’on voulait avant tout, c’est que les enfants sachent où allaient leurs boîtes. Que ce soit concret. En rencontrant Hervé et en voyant leurs boîtes s’empiler dans le coffre de la voiture, ils savent que leur projet a un début et une fin. Ils se rendent compte qu’ils n’ont pas œuvré pour rien. C’est important.«
Séverine Hélin, éducatrice dans la classe des unités d’enseignements externalisées, école du Village
« Je suis au Secours Populaire depuis une dizaine d’années, mais j’ai toujours aidé dans les mouvements
associatifs, les parents d’élèves, les syndicats etc. Je n’aime pas rester chez moi à ne rien faire. J’aime me rendre utile pendant ma retraite. Mon père œuvrait également pour le Secours Populaire. Je baigne donc dedans depuis un moment ! On a de la chance de vivre dans un pays où on a le droit de s’exprimer, de participer, d’aider, de faire plein de choses. Il faut donc en profiter. Mon rôle est d’accompagner des familles en vacances. On les emmène dans des chalets vacances dans le Calvados, dans la Somme, etc. Ce sont des personnes qui, au premier abord, vont dire « non les vacances, c’est pas pour nous. On est jamais partis en vacances ! » Eh bien oui, c’est aussi pour eux. Il faut donc les préparer comme, c’est tout bête, à faire la valise, car le plus souvent, ces personnes n’ont même pas de valise ! Quitter le domicile est vraiment une épreuve. Il y a tout simplement la peur de l’inconnu. Je me souviens qu’une année, j’ai connu une dame avec ses deux enfants. Elle était collée contre la vitre de la voiture, mal à l’aise : » je ne suis pas bien. C’est la première fois que je quitte ma maison. » m’avait-elle dit. C’était une dame d’une cinquantaine d’années. Mais elle a vite été rassurée car son séjour a été magique ! Être bénévole, c’est gratuit, mais pas complètement car comme l’abbé Pierre disait » On n’est jamais heureux que dans le bonheur qu’on donne.«
Hervé, bénévole au Secours Populaire