Le 2 avril marque la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme; un événement mondial qui a pour but de mieux informer le public sur ce trouble du développement. Cette année, les écoles Monet et Flaubert de Canteleu se sont engagées dans cette sensibilisation en organisant une journée bleue.
Rencontre avec Alexandra, maman de Julyan, un enfant autiste de 9 ans, scolarisé à l’école Flaubert.
Pourquoi la sensibilisation à l’autisme vous tient à cœur ?
J’ai à cœur de sensibiliser à l’autisme, surtout dans les écoles, car mon fils, Julyan, y est scolarisé. Dès son entrée en maternelle, cela a été un défi. Ce n’était pas facile, notamment à cause d’un manque de connaissance de la part des enseignants. J’essaie de sensibiliser pour que l’autisme soit mieux compris, accepté et intégré. L’inclusion est cruciale. Je souhaite éviter que ces enfants subissent des moqueries, du rejet ou du harcèlement. En sensibilisant, on peut changer les mentalités.
Quel a été votre parcours avec Julyan ?
Comme je le disais, l’entrée à l’école maternelle n’a pas été facile. À l’époque, Julyan n’était pas encore à Flaubert. Les besoins particuliers d’un enfant autiste n’étaient pas pris en compte, et cela engendrait beaucoup de crises. Il ne voulait pas aller à l’école. J’avais l’impression qu’on ne m’écoutait pas, ce qui a rendu ces années compliquées. Aujourd’hui, c’est beaucoup mieux. Madame Bourdonnet (directrice de l’école primaire Flaubert) et les enseignantes sont très ouvertes et à l’écoute. Ça fait du bien ! Elles ont fait des ajustements, comme alléger son emploi du temps et m’inclure dans le processus ; car il se fatigue vite à cause, notamment, de la surcharge sensorielle (bruit, lumières…)
Comment avez-vous réussi à aménager son emploi du temps ?
J’ai dû beaucoup discuter avec les enseignantes pour qu’ils comprennent qu’un enfant autiste a des besoins spécifiques. Au début, elles voulaient qu’il fasse la journée complète, mais ça n’était pas possible. Grâce à une bonne communication entre l’école et la famille, nous avons trouvé un compromis : il ne va à l’école que le matin, et l’après-midi, je lui fais les cours à la maison avec le partenariat de sa maîtresse.
Julyan a une année de retard. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Julyan a pris une année supplémentaire en maternelle, non pas à cause d’un retard scolaire, mais plutôt en raison de ses difficultés à interagir socialement. Il avait du mal à se faire des amis et ce n’était pas faute de vouloir. Les enfants autistes ont du mal à comprendre les codes sociaux, et c’est quelque chose que les autres enfants ne comprennent pas toujours. Aujourd’hui, cela va beaucoup mieux.
Quel est l’impact de cette journée bleue sur les élèves ?
J’’ai demandé à Madame Bourdonnet de faire une journée bleue début avril. Chaque année, elle organise donc cette journée où les élèves sont invités à porter du bleu et à participer à des activités de sensibilisation. Ils parlent de l’autisme, ce qui permet de briser les tabous et d’ouvrir le dialogue. Cela aide à comprendre qu’un enfant autiste peut avoir des besoins différents, mais qu’il mérite tout autant d’être respecté. L’école Monet a également organisé cette journée ce qui montre que l’initiative se développe, et j’espère que d’autres écoles suivront cet exemple.
Si vous deviez faire passer un message au grand public, quel serait-il ?
J’aimerais que la société comprenne l’autisme pour que mon fils puisse vivre une vie épanouie. Un enfant autiste est différent, mais il a le droit de vivre sereinement. La sensibilisation est la clé pour éviter les préjugés, le rejet et surtout l’isolement. Je souhaite, que chacun puisse vivre ensemble, dans le respect et la compréhension mutuels.